Avec l’essor de plateformes comme Airbnb, de plus en plus de particuliers en France choisissent de mettre en location leur logement ou une partie de celui-ci pour des séjours de courte durée. Que vous soyez propriétaire d’une résidence secondaire, d’un appartement ou simplement d’une chambre que vous n’utilisez pas, cette activité peut représenter un revenu complémentaire intéressant. Cependant, il est crucial de bien comprendre le régime fiscal auquel vous serez soumis, car les revenus tirés de la location meublée via Airbnb ne sont pas exempts d’imposition.
1. Le régime des « Bénéfices Industriels et Commerciaux » (BIC)
En France, les revenus tirés de la location meublée, qu’elle soit saisonnière (Airbnb) ou non, sont considérés comme des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Contrairement aux revenus locatifs issus de la location nue, qui sont imposés dans la catégorie des revenus fonciers, ceux issus d’une location meublée entrent dans cette catégorie fiscale. Deux régimes fiscaux sont possibles pour déclarer ces revenus :
- Le régime micro-BIC : C’est le régime par défaut si vos recettes annuelles ne dépassent pas 77 700 € (plafond 2023 pour les locations meublées de courte durée). Ce régime vous permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50 % sur vos recettes. Cela signifie que seule la moitié de vos revenus locatifs est imposée. Si vous louez une chambre d’hôtes ou un meublé de tourisme classé, cet abattement peut être plus généreux, atteignant 71 %.
- Le régime réel : Si vos recettes excèdent 77 700 € ou si vous optez volontairement pour ce régime (si cela est plus avantageux), vous êtes alors soumis au régime réel. Ce régime vous permet de déduire l’ensemble des charges et amortissements liés à la location (intérêts d’emprunt, travaux, frais de gestion, etc.) avant d’être imposé sur le bénéfice net.
2. Les prélèvements sociaux
En plus de l’impôt sur le revenu, les propriétaires louant via Airbnb doivent également s’acquitter des prélèvements sociaux. Ceux-ci s’élèvent à 17,2 % sur les revenus nets. Ces prélèvements sont automatiquement appliqués que vous soyez soumis au régime micro-BIC ou au régime réel.
3. Cas particulier : L’inscription au registre du commerce (LMP vs LMNP)
Si vous louez en meublé, vous pouvez être considéré soit comme loueur en meublé non professionnel (LMNP), soit comme loueur en meublé professionnel (LMP). Le statut dépend principalement de deux critères :
- LMNP : Vous êtes considéré comme un loueur en meublé non professionnel si vos revenus locatifs ne dépassent pas 23 000 € par an ou ne représentent pas plus de 50 % des revenus totaux de votre foyer fiscal.
- LMP : Vous devenez loueur en meublé professionnel si vos revenus locatifs dépassent 23 000 € et représentent plus de 50 % des revenus de votre foyer fiscal. Dans ce cas, il est obligatoire de s’inscrire au registre du commerce et des sociétés (RCS). Le statut de LMP peut offrir des avantages, comme la possibilité de déduire certaines charges supplémentaires, mais entraîne également des obligations comptables plus lourdes.
4. Taxe de séjour et autres obligations
Si vous louez sur Airbnb, vous devez également vous acquitter de la taxe de séjour, une contribution locale que les voyageurs doivent payer. En général, Airbnb collecte automatiquement cette taxe auprès des voyageurs et la reverse directement à la municipalité. Il est important de vérifier si votre commune est concernée et de vous conformer à cette obligation.
De plus, certaines communes imposent des restrictions sur la durée maximale de location de votre résidence principale via des plateformes de location saisonnière (souvent limitée à 120 jours par an). Dans certaines grandes villes, il peut être nécessaire d’obtenir une autorisation de changement d’usage pour louer un logement en meublé de courte durée.
5. TVA et autres particularités
Dans certains cas (par exemple, si vous proposez des services para-hôteliers, comme le petit-déjeuner ou le ménage quotidien), vos revenus locatifs pourraient être assujettis à la TVA. Cependant, dans la plupart des cas de locations meublées via Airbnb sans services supplémentaires, cette taxe ne s’applique pas.
Conclusion
Les revenus générés par Airbnb sont une belle opportunité pour les propriétaires, mais ils sont soumis à une fiscalité spécifique qu’il est indispensable de bien connaître. En fonction de vos recettes annuelles et de votre situation, vous devrez opter pour le régime fiscal le plus adapté, tout en respectant les règles locales (taxe de séjour, durée de location, etc.). Il est donc fortement recommandé de consulter un conseiller fiscal ou un expert-comptable pour maximiser vos avantages fiscaux tout en restant en conformité avec la loi.